Au Nigeria, ils enlèvent 100 chrétiens, en tuent 50 autres et tirent sur les proches qui les enterrent
[ MAJ : Le prêtre Leo Raphael Ozigi a été libéré dans la nuit du 8 avril. ]
« Ils n’ont même pas autorisé l’enterrement des cadavres, car ils ont tiré sur les personnes en deuil et sur ceux qui retournaient dans les villages pour organiser les funérailles des personnes tuées. »
Le jeudi 24 mars, des attaques ont été menées contre dix communautés à majorité chrétienne du comté de Giwa, dans l’État de Kaduna au Nigeria. Elles se sont poursuivies jusqu’au vendredi matin et ont fait 50 morts. Les assaillants ont également enlevé une centaine de personnes, parmi lesquelles le prêtre Felix Fidson Zakari, et incendié une église.
« Ils ont également brûlé des maisons, des magasins et tué des animaux », explique un témoin, Nuhu Musa, qui précise, « ils n’ont même pas autorisé l’enterrement des cadavres, car ils ont tiré sur les personnes en deuil et sur ceux qui retournaient dans les villages pour organiser les funérailles des personnes tuées ».
L’ancien gouverneur de l’État de Kaduna et chef du Parti démocratique populaire, Ahmed Makarfi, appelle le gouvernement à « revoir la stratégie » et à « relever les défis de la lutte contre ces criminalités ». « Il est plutôt regrettable qu’à quelques jours d’intervalle, nous devions, une fois de plus, pleurer la perte de vies innocentes et la destruction de propriétés dans l’État de Kaduna », a-t-il affirmé.
Le 20 mars, des insurgés ont attaqué la ville de Kagoro, dans le sud de Kaduna, tuant 34 personnes, dont 2 militaires, incendiant plus de 200 maisons, de 32 magasins et plusieurs lieux de culte, et détruisant plusieurs véhicules.
Le 17 mars, c’est le village à majorité chrétienne d’Agunu Dutse qui a été la cible d’une attaque au cours de laquelle 46 chrétiens et leurs enfants avaient été enlevés.
Plus récemment, ce dimanche 27 mars, 45 villageois de Sarkin Pawa, dans la zone de gouvernement local de Munya, dans l’État du Niger, ont été enlevés par des bandits. Parmi eux, le prêtre Leo Raphael Ozigi.
M.C.